L’envie d’avoir envie…
Par quoi est animé votre corps et votre esprit lorsque vous n’avez vraiment pas envie de faire quelque chose, alors que clairement au fond de vous-même, vous êtes persuadé que cette chose doit être faite car c’est la suite des choses, car c’est prévu, car ça serait vraiment con de pas le faire, etc. Oh oui, ça vous torture l’estomac, votre esprit va jusqu’à oublier l’évènement ce qui rend le moment lucide suivant encore plus effroyable ; la boule au ventre devient plus dure. Et puis vous commencez à vous trouver des excuses : mais si c’est « la suite des choses », moi j’ai vraiment pas envie de la faire, je suis tout de même un homme libre, je fais ce que je veux ! « C’est prévu » ? Raison de plus pour ne pas le faire ! Quoi ? C’est la règle ? Et puis merde, je laisse tout tomber… Et puis arrive le jour J, ou peut être le jour G, vous vous réveillez et pendant les 5 premières minutes, vous n’avez pas encore conscience que c’est aujourd’hui le fameux jour. Et c’est en vous lavant les dents que vous vous souvenez. Et là, tout retombe, la boule est réapparue en 1/10ème de seconde, vous êtes pétrifié. Vous avez les sourcils en équerre et une mine de fil à plomb. Vous n’avez même plus envie d’aller au boulot. Vous sortez vous préparez, c’est à peine si vous ne glissez pas sur votre boa… Votre truc de prévu, c’est à 18h00, mais vous vous imaginez déjà téléphoner à votre chef pour lui demander un jour de congé. Et puis finalement non, rester toute la journée à la maison, ça va pas arranger les choses… J’ai bien pourtant un peu mal à la gorge… Vous avez envie de vous battre avec votre propre bâton ! Non, vous vous décidez, vous avez encore un peu de courage et de dignité, vous partez au boulot, plus tôt que prévu car vous n’avez pas déjeuné, pas faim ce matin. Vous vous oubliez plus au moins dans le boulot, mais l’envie n’y est pas. Un rien vous rappelle votre « obligation du soir ». Mais pourquoi je fais tout cela ? Pourquoi je dois aller voir ces personnes ? (en tout cas c’est ce que vous vous dites dans ce moment de désespoir). Vous en chieriez des boulettes ! Et puis vous aviez un minimum de préparation, vraiment presque rien, mais vous n’avez quasi rien fait. Vous êtes donc doublement angoissé. Vous êtes au boulot et finalement vous décidez de demander un demi-jour de congé. C’est à moitié moins grave. Et vous rentrez vers midi chez vous, vous manger peu et mal et vous tournez comme un lion en cage. Pour vous calmer, vous regardez des émissions débiles à la télé, des émissions que vous n’avez, heureusement, jamais le loisir de regarder car généralement vous travaillez. Et tout à coup, emporté par la furie TV vous vous rendez compte qu’il est l’heure ! Vous êtes prêt à pleurer, vous pensez à des choses débiles, à des choses de désespéré. Là, vous avez vraiment envie de recommencer la cigarette. Vous arrivez sur place, trop tôt comme d’habitude, et vous commandez une bière. Le levier « Pils ». Tant qu’à faire, pas de cigarette mais au diable le régime ! Et puis tout se passe très vite. Vous retrouvez vos compagnons et vous êtes content de les voir à nouveau. Vous parlez d’un air décontracté des sujets que vous n’avez pas vraiment préparés mais auxquels vous avez malgré tout bien réfléchi. Vous entendez même une petite musique dans le fond. Vous entrez dans l’arène et vous êtes content d’être là. Vous êtes presque flamboyant. Tout se passe bien, vous êtes heureux et fatigué. Mais pourquoi s’être fait un sang d’encre ? Du Pain, du Vin et mes frères. Aaahhhh….
